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L’église de Villerbon est consacrées aux saints apôtres Pierre et Paul.
Selon toute vraisemblance le nom de Villerbon provient de Villa Herbon du nom d’une personne ou d’une famille aisée de l’endroit. Suivant les époques et les écrits le nom change et on va retrouver en 1227 Villeherbon. C’est à cette époque, en 1227, que la première église du bourg construite vers le 12ème siècle et dont il ne reste rien fut cédée par l’abbaye de Pontlevoy à celle du Bourg Moyen à Blois en échange de celle de Seillac.
L’église actuelle date de 1624.
La sacristie fut construite en 1673 et le chœur agrandi en 1741.
L’église doit son existence à tous les habitants de Villerbon qui participèrent à l’approvisionnement des matériaux. Les hommes sortaient le sable de la Loire et les laboureurs et charretiers le transportaient avec leurs chariots jusqu’à Villerbon. Pour la construction proprement dite des maçons sont venus du Limousin car il en manquait dans notre région.
Comme souvent à cette époque, les habitants étaient très pieux et de ce fait il y avait aussi au hameau de Jarday une chapelle dédiée à St Mathurin. Si les habitants étaient pieux il y en avait cependant qui étaient mal intentionnés, voir sauvages, puisque Messire Nicolas Friquets, curé de son état, fut assassiné dans cette chapelle en 1651.
Quand la commune a décidé de nommer les rues de Villerbon, c’est tout naturellement le nom de « rue de la Chapelle » qui fut donnée à la voie où se trouvait cette chapelle qui fut rasée en 1938.
Cette chapelle était dotée d’une cloche appelée Ste Mathurine laquelle fut installée dans le clocher de l’église de Villerbon. Elle s’y trouve toujours et elle sonne tous les jours l’angélus.
Dans les années 1626/1627 la peste fit plus de 200 morts à Villerbon. Le cimetière qui se trouvait sur l’actuelle place de l’église, comme la plupart des cimetières de cette époque, est devenu trop petit et dans l’urgence il en fut construit un nouveau en dehors du bourg.
On ne peut pas quitter le 17ème siècle sans vous révéler que le 16 aout 1664, Gabrielle Fouquet, fit état devant notaire, d’un miracle. En effet Gabrielle avait fait le vœu à la Sainte Vierge et à Sainte Hyacinthe d’aller prier en l’église des révérents Pères Jacobin à chaque fête de Notre Dame.
Un an après ce vœu, le jour de la pentecôte, elle emmena sa fille Margueritte âgée de 4 ans et paralysée depuis sa naissance, à l’église des révérents Pères Jacobins. Au cours de ses prières et humbles supplications, elle remarqua que sa fille remuait ses jambes ? Peu de temps, après elle marchait comme tous les enfants de son âge.
Deux habitantes de Jarday ont confirmé ce miracle devant le notaire.
Ce qui est étonnant c’est qu’aucun pape, profitant de son séjour en France ne soit venu dans cette église pour célébrer ce miracle.
En l’an 1700 on dénombra 19 décès dont 6 enfants de moins d’un an et demi, 11 mariages et 34 naissances et donc 34 baptêmes. Le curé de l’époque l’abbé Jean FESNEAU, avait fort à faire.
C’est peut-être pour le remercier de tout le travail accompli qu’à son décès, le 2 mai 1724, les paroissiens décidèrent de l’inhumer dans l’église devant l’autel.
Au cours de la révolution Villerbon va changer de nom et s’appellera « Bonne commune ». Mais bien vite la commune retrouvera son appellation actuelle.
C’est aussi pendant la révolution et suite à la loi du 6 novembre 1792 que les registres furent retirés de l’église et déposé à la chambre commune.
Les bancs qui avaient été confectionnés par les paroissiens en 1773 furent détruits et l’église saccagée. Le curé Antoine Thoinier avait été chassé le 31 mars 1791.
La loi du 22 juillet 1793 ordonnait que chaque clocher ne possède qu’une seule et unique cloche car les guerres de l’époque nécessitaient beaucoup de métal pour confectionner des canons. C’est ainsi qu’une des deux cloches qui se trouvait dans le clocher fut envoyé en fonderie.
L’église fut fermée en 1794 mais le calme revenant l’année suivante le bon père Thoinier repris sa cure le 7 mai 1795.
Au début du 19me siècle les paroissiens reconstruisent les bancs de l’église sur lesquels étaient inscrits la place des paroissiens qui pour ce privilège payaient une redevance.
Le 9 décembre 1811 un décret de Napoléon intègre le hameau de Villesecron qui dépendait alors de St Denis sur Loire à Villerbon. Deux raisons à cela. Tout d’abord l’éloignement de Villesecron à St Denis et d’autre part et surtout le très mauvais état du chemin les reliant surtout en hiver ce qui posait d’importants problèmes pour transporter les morts jusqu’à l’église et au cimetière de St Denis.
En 1816, pour des raisons ignorées, la cloche qui avait échappé à la réquisition de 1793 fut fondue, refaite et remontée dans le clocher où elle se trouve toujours. Elle se nomme Charles-Christine des prénoms de son parrain et de sa marraine. Elle fut baptisée par Augustin, curé de Vendôme et Louis Decaux, curé de Villerbon. Tout cela est gravée sur la cloche et comme le plancher du clocher n’est plus très sûr je vous demande de me croire.
Si vous écoutez attentivement le son de cette cloche lorsqu’elle sonne vous remarquerez qu’elle donne une note pas tout à fait juste, entre le si naturel et le si bémol.
Au lendemain de la guerre 14-18 et plus exactement le 27 février 1921 est inauguré par un office religieux le monument aux morts. Sur celui-ci 18 noms sont inscrits alors qu’il y en a 1 de plus sur la plaque au fond de cette église. Le contraire aurait pu s’expliquer pour des raisons anticléricales. Mais là ?
En fait il semblerait que le dénommé Alphonse Jouanneau, décédé le 9 juillet 1918 ne pouvait pas prétendre à la mention « mort pour la France » et de ce fait son nom ne pouvait pas être inscrit sur le monument aux morts.
On peut penser, mais on n’est pas certain, que Alphonse Jouanneau soit décédé à Villerbon des suites de ses blessures et que son inscription sur la plaque de l’église soit tout simplement due à sa participation à la guerre.
Vers 1965 le curé Gérard Drapier modifie l’intérieur de l’église en donnant la plupart des statues à des paroissiens et en faisant peindre celles qui restaient. C’est à cette époque aussi que les très beaux lustres qui se trouvaient dans le chœur s’envolèrent vers d’autres cieux.
En 1990, le Père Robert Caillaud qui avait été nommé curé du secteur de Villerbon en 1988 en remplacement du Père René Champeau sollicita bon nombre de paroissiens bénévoles pour démolir les anciens bancs et refaire le sol en béton, sol recouvert d’un tapis en sisal sur toute la surface de la nef. Des bancs plus modernes, provenant pour ½ du grand séminaire de Blois, l’autre ½ étant payée par la commune furent installés. C‘est à la même époque que fut mis en place l’autel en pierre qui provient lui aussi du grand séminaire.
Le retable du maître-autel représentant la résurrection date de 1681-1686. Il est l’œuvre de IMBERT. A l’origine ce tableau était décoré d’une transfiguration offerte en 1685 par Mme Neuville, femme de Jacques Charron, marquis de Ménars. Le retable qui était bien endommagé a été restauré grâce aux subventions du conseil général de l’époque et du ministère des affaires culturelles bien que ce ministère ait émis des doutes sur la nécessité de restaurer un tableau qui ne présentait pas d’intérêt particulier.
Le tableau a repris sa place en 1990 en présence de Mgr Goupy, évêque de Blois, du Père Verrier, et d’autorités politiques en particulier du maire de l’époque Robert Lesourd qui s’était beaucoup impliqué pour la restauration du tableau. Pour la petite histoire les premières funérailles célébrées après le retour du retable furent celles du maire.
SOURCES :
– Archives départementales de Loir et Cher
– Bibliothèque Abbé Grégoire de Blois
– Archives diocésaines où se trouvent les nombreux documents sur l’histoire de Villerbon écrits par l’abbé Pierre REGNIER, curé de Villerbon (40 ans).
– Témoignages des plus anciens habitants de Villerbon complétés par François-Michel GEST, maire de Villerbon de 1991 à 2014.